Les femmes sont dans la rue ! Révolte, Subversion, Émancipation

Le lieu, la rue intérieure de la Bibliothèque Universitaire de la Belle Beille à Angers, a été pressenti car l’Université héberge un fonds de collection féministe important. Ainsi, nous avons dû imaginer une scénographie exposant plus de 300 œuvres, dont une grande moitié d’originaux, dans un espace de grand passage (population annuelle de 12 000 étudiants sur le campus) non équipé pour présenter des œuvres. L’exposition présente une chronologie de documents liés aux mouvements de révolte féministes depuis la Révolution de 1789 jusqu’à nos jours. Nous avons proposé de séquencer spatialement la visite en grandes périodes historiques d’un côté, et thématiques de l’autre, par la disposition de cimaises perpendiculaires au flot naturel du cheminement des visiteurs. Les cimaises, une réutilisation de blocs parois de l’université, permettent aussi d’agrandir l’espace de présentation. Les mobiliers de présentation créés font référence aux banderoles de manifestation. Ils servent aussi de signalétique et de support titre pour scander la visite et regrouper les œuvres par thématique, ce qui génère un accrochage dense.

Originaux, reproductions, petits et très grands formats, vidéos et projections muettes se juxtaposent pour évoquer les contextes de chaque époque. Au plafond et au sol, des bandes miroirs prolongent les images grands formats à la manière d’un passage piéton qui ne fait qu’accentuer l’idée de la rue. Dans les deux grands puits de lumière, qui sont de chaque côté des 100 m de la rue intérieure, nous avons proposé la suspension de grands tracts comme volant dans le vent. Ils apportent un élément marquant à l’entrée et à la sortie de l’exposition comme un élément d’appel qui invite le visiteur à avancer.

Les jeux de médiations : « Le qui est-ce des féministes », « Construis-ta barricade » sont un point fort de l’exposition ; l’atelier « Fais-ton affiche » contribue à augmenter le nombre d’œuvres exposées. Cette exposition est dédiée à un public adulte et par opportunisme aux étudiants de passage qui se trouvent surpris et concernés par les thématiques exposées. Ces 4 mois d’exposition, animés par des conférences, des visites guidées, des médiations thématiques, ont montré la richesse des œuvres et l’intérêt du public, ce qui laisse de bons présages pour le futur musée des féminismes.